Retour sur « Question d’École »
Le 8 février dernier, à la Maison de la Mutualité à Paris, s’est tenue la Journée Question d’École. La matinée était consacrée aux publications de l’École, avec pour titre, « Ce que l’École te donne à lire ». Quant à l’après-midi, il a été question des diagnostics d’aujourd’hui avec « les troubles neurodéveloppementaux. »
Durant la matinée, se sont succédées différentes interventions des responsables actuels des revues et publications de l’École, mais aussi de Studio Lacan. L’accent a été mis sur la singularité de chacune des revues, mettant en exergue comment leur création et leur développement sont liés à l’histoire de l’École. Studio Lacan, était associé aux publications, nouvelle forme de diffusion de la psychanalyse qui a su rencontrer son public et dont l’audience ne fait qu’augmenter depuis la première émission en novembre 2021.
France Jaigu, directrice de rédaction de la revue La Cause du Désir, indiquait comment cette revue fait École. En effet, par une éthique du désir, notamment chez les auteurs, qui par leurs écrits interprètent le thème proposé et œuvrent ainsi à une dynamique de transmission. C’est une manière pour l’École de s’adresser à son lecteur, lui-même orienté par son désir de savoir. Elle ajoute que la spécificité de cette revue est de contenir une rubrique sur le thème de la passe, avec les témoignages des Analystes de l’École.
Concernant l’Hebdo-Blog, Hervé Castanet soulignait qu’il s’agit de porter ce que la psychanalyse peut dire des thèmes et des questions de l’époque actuelle. Son format numérique implique d’être vif et court dans ce que l’on veut démontrer.
Avec Ornicar ?, Déborah Gutermann-Jacquet nous rappelle que cette revue est un bulletin périodique du champ Freudien, et qu’elle s’inscrit dans une ouverture aux disciplines connexes à la psychanalyse. Elle nous livre que les prochains numéros garderont le cap de cette rencontre avec l’ailleurs, et que la série des verbes infinitifs, (Dire, consentir, croire…) va se poursuivre.
Ensuite, Alice Delarue resitue la naissance de la revue Mental, créée en 1995 par Jacques Alain Miller dans le cadre de l’École Européenne de psychanalyse. Dans son évolution sur le plan éditorial, après l’organisation du premier congrès PIPOL, Mental commence à publier l’ensemble des travaux présentés. Cette nouvelle direction s’inscrit dans une éthique. Celle de démontrer l’opérativité de la psychanalyse par la singularité des cas et de la clinique sous transfert. Alice Delarue rappelle ensuite combien l’appui sur les concepts reste fondamental pour s’orienter dans les formes contemporaines du symptôme.
Enfin, avec l’émission Studio Lacan, Gil Caroz nous indique que chaque projet d’émission commence par la lecture d’un livre qui fera l’objet d’une rencontre avec son auteur. « Chaque émission est une écriture ». En effet, Gil Caroz souligne que la rencontre avec « l’analyste présentateur » produit un effet lorsque l’invité accepte de se soumette à cette rencontre entre deux discours. Il nous sensibilisera au goût que partagent certains invités pour « un dire qui a des conséquences. »
Cette matinée a fait écho au premier événement de la librairie organisé dans notre ACF l’année passée, au sujet des différentes revues de l’École. J’ai été sensible à la manière dont chacune de ses revues continue d’œuvrer à la transmission des moments forts de l’histoire de la vie de l’École. Mais aussi, à la façon dont chaque équipe de rédaction, et les contributeurs, vont s’approprier un thème, une question. Il a été intéressant de voir comment chacun, avec son propre style, va y apporter sa touche. Et cela donne un numéro toujours inédit qui, comme le soulignait France Jaigu, relie autant de désirs singuliers.
Jennifer ABRAÏNI