L’édito

La question du traumatisme structurel qu’est la rencontre avec le sexuel, trauma au fondement de la psychanalyse, ne cesse de se faire entendre dans l’actualité du monde. Cela a pu s’illustrer dans certains travaux des dernières Journées de l’ECF « Attentat Sexuel », et en mars dernier, lors de la 6ème Journée de l’Institut psychanalytique de l’Enfant  qui avait pour titre « La sexuation des enfants ».

Dans nos médias, impossible d’échapper à la question TRANS et à celle du genre. Cet hiver, la question de la « dysphorie de genre » chez les enfants a défrayé la chronique. En décembre 2020, Arte diffuse pour la première fois un documentaire signé Sébastien Lisfshitz « Petite fille ». Une série d’émissions a suivi rendant visible la communauté LGBTQIA +. Autant de lettres que de modes de jouir, une série qui peut s’écrire à l’infini.

Au-delà de l’aspect médiatique et sociétal, quelle lecture nous permet la psychanalyse de ces phénomènes qui retentissent sur la clinique ? Que pouvons-nous en dire à partir de nos concepts ? C’est ce à quoi nous invite Jacques-Alain Miller qui déclare l’année 2021 comme l’année TRANS. Le mouvement d’élaboration amorcé dans Lacan Quotidien à partir du numéro 918 « sans transition » s’accélère, rythmé par les Tweets de @jamplus. Dans le Champ freudien, les réponses à cette invitation sont rapides et variées :

  • Le 11 avril : lancement sur YouTube de la chaine Lacan Web Tv qui a pour objectif « de faire connaître sur toutes les questions de société les opinions du mouvement lacanien international dans toute sa diversité » (1) Lacan Web Télévision – YouTube
  • Le 25 avril : parution d’un numéro exceptionnel de Lacan Quotidien : numéro 928 – « 2021-Année Trans ». Plus de 100 pages de travaux et de documents qui font cortège à « Docile au trans », écrit J.-A. Miller sur Twitter.
  • Le 30 avril : le congrès de l’AMP devient « Les grandes Assisses Virtuelles Internationales de l’Association de Mondiale de Psychanalyse ». Elles se tiendront à  Paris en avril 2022 sous le titre « La femme n’existe pas ». Et dans le même temps la  chaîne AMP/WAP est créée. (1) Chaîne AMP – YouTube

Ce titre « La femme n’existe pas » vient comme l’envers du titre des prochaines Journées de l’ECF « La norme mâle » qui se dérouleront en visioconférence les 20 et 21 novembre prochain.

De « la norme mâle » à « La femme n’existe pas » en passant par « 2021 – Année Trans », nous ne cessons pas de revenir au trauma sexuel de structure. Grâce au dernier enseignement de Lacan et à l’élaboration de Jacques-Alain Miller, nous sommes outillés pour nous lancer dans ce vaste chantier, toujours en suivant la voie du symptôme telle qu’il se présente en consultation, avec des sujets qui cherchent des solutions, faute de mode d’emploi quant au sexuel.

 

Amélia Martinez, Déléguée Régionale