Conférence du Champ freudien – H. Castanet – 18 mai 2024
Interpréter dans la clinique des psychoses ?
Le 5 janvier 1977, J. Lacan ouvre la section clinique de Paris. Le rappeler, près de 50 ans après, dans l’Antenne clinique de Bastia y a tout son intérêt.
Lisons le petit dialogue qui suit entre Lacan et J.-A. Miller.
JACQUES-ALAIN MILLER – La clinique des névroses et la clinique des psychoses nécessitent-elles les mêmes catégories, les mêmes signes ? Une clinique des psychoses peut-elle, selon vous, prendre son départ d’une proposition comme : « le signifiant représente le sujet pour un autre signifiant », avec ce qui s’en suit de l’objet a ? S, a, S1, S2, ces termes sont-ils appropriés à la clinique du psychotique ?
JACQUES LACAN – La paranoïa, je veux dire la psychose, est pour Freud absolument fondamentale. La psychose, c’est ce devant quoi un analyste, ne doit reculer en aucun cas.
J.-A. M. – Est-ce que dans la paranoïa, le signifiant représente le sujet pour un autre signifiant ?
J. L. – Dans la paranoïa, le signifiant représente un sujet pour un autre signifiant.
J.-A. M. – Et vous pouvez y situer « fading », objet a… ?
J. L. – Exactement.
J.-A. M. – Ce serait à montrer.
J. L. – Ce serait sûrement à montrer, c’est vrai, mais je ne le montrerai pas ce soir.
Je me propose de tirer des conséquences de ces affirmations de Lacan pour la clinique des psychoses : soit que cette clinique nécessite les mêmes catégories que celle des névroses. Comment les appliquer à l’interprétation dans les psychoses ?
Hervé Castanet