Argument Session 2022
Désir, fantasme, et symptôme
Qu’est-ce qui change avec la psychose ?
Autour de quoi va tourner la réflexion du Programme psychanalytique de Bastia cette année ? Eh bien, il va s’agir de situer, de mettre en comparaison, en série, et en opposition, les notions de désir, de fantasme, et de symptôme, dans la névrose et dans la psychose.
Pour cela, nous commencerons par mettre en valeur la singularité structurale de chacune de ces trois notions au regard de la névrose, de façon à se déprendre de l’imaginaire qui masque ce qu’il en est de leur structure, et à déplier leurs articulations à la langue propre du sujet.
À partir de là, nous devrions pouvoir répondre à la question de ce que deviennent le symptôme, le fantasme, et le désir, au regard de la maladie mentale, aussi bien celle qui, selon Lacan, relève d’une « réalisation » du symbolique, que celle qui relève d’une « délocalisation » de la jouissance du corps, ou d’« un désordre provoqué au joint le plus intime du sentiment de la vie chez le sujet ».
« Est-ce que parlant, le sujet sait ce qu’il fait ? », demande Lacan, « C’est justement ce que nous sommes en train de nous demander ici. À cette question, Freud répond que non. »[1]
Voilà d’où nous partons, avec le désir d’en savoir un peu plus au fil du temps, car, oui, il y a des « réalisations » qui ne s’expliquent pas, des « délocalisations » qui nous déroutent, des « désordres » qui nous dépassent. C’est une opacité dont les psychanalystes ont la responsabilité, afin de ne pas reculer devant la psychose.
[1] Lacan J., Le Séminaire, livre VI, Le désir et son interprétation, Paris, Éditions de La Martinière, Le champ freudien, 2013, p.47.